Texte par Iza Bazin avec son aimable accord pour reproduction pour l’Echarpe Blanche.
Le samedi 18 décembre dernier sur le terrain de Saint-André-de-l’Eure, Arnaud Bazin a effectué le premier vol de l’Aeronca L-3B numéro de série 42-36161 qui porte désormais l’immatriculation F-AYTH sur le registre français des avions de collection. L’appareil est mis en oeuvre par la collection Ham & Jam.
Construit par la société Aeronca le 2 mai 1942 avec le serial 42-36161, ce L-3B fut tout d’abord affecté à l’école de formation de l’US Army à Lubbock, au Texas.
Un mois plus tard il rejoint la base auxiliaire de Fort Sumner à Tucumcari où il est utilisé par la société Cutter-Carr Flying Service qui est sous contrat militaire pour former des pilotes de planeur.
Le 11 décembre 1942, alors qu’il était piloté par Horace Rodgers, il manqua son atterrissage et partit en cheval de bois, pliant son train gauche. Réparé, le L-3B continua à former de nombreux pilotes. Horace Rodgers, quant à lui, devint instructeur… sur simulateur !
En octobre 1945, le L-3B finit sa carrière militaire avec 1324 heures de vol à son actif et prend l’immatriculation civile NC46674.
Il est acheté́ par deux copropriétaires qui le revendent six mois plus tard à Louise Dodd Noah, une femme qui possédait une école de pilotage au sein du Middle Tennessee State College.
En 1986, c’est encore une femme, Elizabeth Stevens, qui devient propriétaire de l’appareil.
Au fur et à mesure des changements de mains, l’Aeronca voit sa base se déplacer vers le Nord des États-Unis, de Nashville dans le Tennessee à Washington dans le Vermont.
Arrivé en juillet dernier par bateau au Havre en provenance de New York, le remontage et la remise en ordre de vol ont été effectués depuis, avec pour aboutissement le nouveau premier vol de samedi.
De même que le Stinson L-5 Sentinel qui vole au sein de la collection Ham & Jam, cet Aeronca L-3 est le seul en état de vol en France, ainsi que le seul inscrit sur le registre français.
Le L-3B fait partie des quatre types d’avions légers d’observation américains qui ont œuvré pendant la Deuxième Guerre Mondiale.
Très similaire au célèbre Piper L-4 et disposant d’une motorisation identique, il est toutefois légèrement plus performant et de construction légèrement plus recherchée. Ce qui est logique, sachant que Piper cherchait l’économie sur le modèle de la Ford T. Contrairement au L-4, le L-3 se pilote en solo de la place avant.
En 1943, les premiers avions d’observation mis à disposition des Français Libres par la 5ème armée américaine furent des L-3. Cela permit notamment la mise sur pied dès le 7 mai 1943 de la toute première section d’observation placée sous les ordres du Capitaine Herrgott de l’artillerie, secondé par un officier subalterne de l’Armée de l’Air.
Au moins un L-3 participa au D-Day, car il est visible sur une photo publiée dans un journal américain narrant le Débarquement.
L’Echarpe Blanche remercie vivement Iza Bazin, Bastien Poirier et Jean-Pierre Touzeau pour l’utilisation des informations & les photos publiées dans cet article.
5 Commentaires
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Tout d’abord , merci et bravo à tous ceux et celles qui ont permit que cela soit possible !
Je n’ai rien contre les Piper L4 , mais il y a eu d’autres modèles de L-Birds qui ont joué un role important comme ce L3 .
Peut être , dans un futur lointain , la collection pourrai être enrichie par un Stinson L1 , qui sait …
Belle restauration ! Il n’y a pas que les Piper Cub qui ont participé à la libération du vieux continent en effectuant des tâches parfois ingrate et dangereuse loin des communiqués de presse et autres reportages de guerre. Ces autres guerriers ont souvent été oublié sous leurs couleurs civiles par la majorité des fanas…
Une très belle aventure relatée d’un pan de l’Histoire de l’Aviation avec finalité en…France ! Bravo !
Très beau parcours d’un acteur oublié de l’Histoire de l’Aviation qui aboutit en… France. Bravo
Bravo !