Le 18 juillet dernier, le Hawker Hurricane Mk II P3351 immatriculé F-AZXR sur le registre civil français s’est envolé de Dijon-Darois en direction du Royaume-Uni. Piloté par Bruno Ducreux, le Hurricane devait faire un arrêt douane au Touquet et d’après les éléments du plan vol fournis sur adsbexchange.com, l’appareil est arrivé le même jour chez Hawker Restorations sur le terrain d’Elmsett à côté d’Ispswich au Royaume-Uni. Aucune information n’a été publiée concernant le nouveau propriétaire à ce jour mais le Hurricane était à vendre sur le site de Boschung Global depuis quelques années déjà.
Construit à la fin de 1939, le Hurricane est versé à la 5ème Maintenance Unit à Kemble avant d’être pris en charge en juin 1940 par le No 73 Squadron et utilisé lors de la Bataille de France.
De retour au Royaume-Uni, le P3351 participe à la Bataille d’Angleterre. Il est ensuite versé en décembre 1941 au No 71 (Eagle) Squadron, unité composée de pilotes américains volontaires qui ont combattu dans la Royal Air Force avant l’entrée en guerre des Etats-Unis.
Accidenté en 1941, le Hurricane est alors modifié au standard Mk II. Il adopte un nouveau serial, le DR393, et est utilisé pour l’entraînement au pilotage.
Envoyé en URSS en juin 1942 dans le cadre de la loi prêt-bail, le P3351 est abattu à l’hiver 1943 dans la région de Mourmansk. L’épave, abandonnée sur place, fut récupérée en 1994 par le néo-zélandais Tim Wallis et sa collection The Alpine Fighter Collection basée à Wanaka.
Assisté du restaurateur anglais Tony Ditheridge, Tim Wallis lance la société Hawker Restorations Ltd alors basée à Milden au Royaume-Uni pour reconstruire le Hurricane P3351 aux côtés des Hurricane AE977 et BW881.
Le fuselage et les ailes construites par Airframe Assemblies sont terminés et envoyés à la fin de l’année 1995 en Nouvelle-Zélande où les travaux de restauration se terminent sous la maitrise d’oeuvre d’Air New Zealand Engineering à Christchurch.
Après presque six années de travail, le nouveau premier vol est effectué le 12 janvier 2000 avec Keith Skilling aux commandes.
Basé les années suivantes à Wanaka en Nouvelle-Zélande, le Hurricane est mis à vendre en 2013 par le courtier spécialisé en warbirds Platinum Fighter Sales. Acheté par un collectionneur monégasque, le Hurricane est légèrement endommagé à son retour du meeting de la Ferté-Alais en juin 2015.
Avec l’arrivée de ce Hurricane au Royaume-Uni, on compte aujourd’hui douze Hurricane en état de vol au Royaume-Uni sur les dix-huit qui volent dans le monde.
On regrettera certes le départ de l’Hexagone d’un nouveau warbird (le troisième depuis l’année dernière avec les départs récents du P-51D Nooky Booky IV et du Sea Fury de Christophe Jacquard) mais le plus important est que l’avion continue à voler.
L’Echarpe Blanche tient à remercier vivement Jean-Marc Poincin et Jean-Pierre Touzeau pour avoir fourni les photos qui accompagnent cette publication.
5 Commentaires
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Un avion ayant participé à la campagne de France, il n’en reste quasiment pas, mais en état de vol, il n’y en a que deux… La carrière de ce Hurricane est tout simplement énorme, étant de toutes les batailles. Dommage qu’il quitte la France, mais en Angleterre il sera bichonné comme il le mérite.
Tant mieux pour les Anglais et tant pis pour nous…
D’autres avions sont à vendre, le P-40N et je crois que le Skyraider avec la déco Vietnam aussi…
Le prix des assurances, du carburant… et les contraintes démesurées pour organiser les meetings font qu’il devient très difficile aux propriétaires de continuer à faire voler ces monuments.
Bon, ceci étant, un Hurricane s’en va, un Spitfire arrive. On se console….
Oui, mauvaise nouvelle mais, bon, il ne s’est pas crashé ! Et il rejoint sa mère patrie ! il y sera bichonné comme il se doit et de tout coeur surtout !
Ce n’est peut être pas un adieu… Le marché des Warbirds étant mondial, on risque de le revoir en France un jour et certainement pour des meetings. N’oublions pas que le nerf de la guerre des Warbirds est l’argent. Sans argent pas de restaurations et pas de restaurations pas de meetings… Alors consolons nous, ce n’est qu’un au revoir sans doute…