France: le Royal Aircraft Factory B.E.2f de Memorial Flight a fait son nouveau premier vol

Le Royal Aircraft Factory B.E.2f F-AZZN en vol à la Ferté-Alais le 30 avril ( Photo © Frédérick Vandentorren pour LEB )

Samedi 30 avril à la Ferté-Alais, Edmond Salis a procédé au premier vol du R.A.F. B.E.2f construit par l’association Memorial Flight et immatriculé F-AZZN sur le registre civil français des avions de collection.

Le Royal Aircraft Factory B.E.2f F-AZZN à la Ferté-Alais juste avant son décollage le 30 avril. ( Photo © Frédérick Vandentorren pour LEB )

Ce premier vol est l’achèvement de presque quinze années de travail entrepris par les membres de l’assocation. Construit selon les plans d’origines sur une base de cellule neuve non avionnée fournie par l’atelier néo-zélandais The Vintage Aviator Ltd, ce R.A.F. B.E.2f  est propulsé par un moteur RAF de 90 chevaux lui aussi reconstruit à neuf selon les plans d’origine.

Le B.E.2f dans les ateliers de Dugny en septembre 2009 lors des Journées du Patrimoine ( Photo © Benjamin Gilbert pour LEB )

D’après les informations communiquées sur le site de Memorial Flight, le B.E.2 a été conçu par la Royal Aircraft Factory (RAF) et était une évolution d’un appareil construit par Geoffrey de Havilland et F. M. Green sur la base d’avions Blériot et Voisins endommagés. Cet appareil précurseur désigné B.E.1, pour « Blériot Experimental », fut le premier avion spécifiquement conçu pour une utilisation militaire.

Début 1912, le prototype du B.E.2, équipé d’un moteur Renault de 70 cv, effectua son premier vol. Il fit rapidement la preuve de sa stabilité, principale caractéristique recherchée alors pour les avions d’observation. Bien qu’étant un atout pour les missions d’observations et de reconnaissances photographiques, la stabilité du B.E.2 devint rapidement un lourd handicap avec l’arrivée des premiers chasseurs allemands comme le Fokker E.III…

Devenant des cibles privilégiées et subissant de lourdes pertes, les B.E.2 se virent affublés de surnoms tels que : « Stability Jane », « The Quirk » (La Blague) ou « Bits of everything » (fait de bric et de broc). Plusieurs variantes furent successivement mises au point, du B.E.2a au B.E.2g, chacune apportant une série d’améliorations sans pour autant parvenir à faire évoluer les performances de cet appareil conçu avant la guerre…

Affecté aux missions de reconnaissance et de bombardement, les B.E.2 se virent bientôt cantonnés aux vols de nuit en tant que bombardiers ou chasseurs de Zeppelin. La désignation B.E.2f apparut en octobre 1916, afin de donner une dénomination officielle à d’anciens B.E.2c (biplaces d’observation monocommande) dont les ailes et les empennages furent remplacés par des éléments de B.E.2e, améliorant quelque peu les caractéristiques.

Le Royal Aircraft Factory B.E.2f F-AZZN à la Ferté-Alais en mars 2018, après son arrivée en provenance de Dugny ( Photo © Jean-Pierre Touzeau pour LEB )

Les couleurs de l’appareil sont celles du B.E.2f n°2560 appartenant au No 52 Squadron britannique, appareil transformé en bombardier de nuit. Comme pour tous les avions reconstruits par Memorial Flight, un soin particulier a été apporté dans cette reconstruction et comporte l’ensemble des équipements de nuit avec l’éclairage électrique et pyrotechnique.

Le cockpit du Royal Aircraft Factory B.E.2f F-AZZN, fidèle en tous points au modèle de 1916 ( Photo © Jean-Pierre Touzeau pour LEB )

L’association Memorial Flight fait voler le seul Spad S.XIII original au monde, un Fokker D.VII, un Sopwith Strutter 1/2 et reconstruit actuellement deux Albatros D.V et deux Morane AI.

Le Royal Aircraft Factory B.E.2f F-AZZN en vol le 30 avril à la Ferté-Alais ( Photo © Frédérick Vandentorren pour LEB )

L’Echarpe Blanche adresse ses remerciements à l’équipe de Memorial Flight pour son aide et les informations communiquées qui ont permis la rédaction de cette nouvelle ainsi qu’à Frédérick Vandentorren et Jean-Pierre Touzeau pour avoir autorisé la publication des photos qui illustrent cet article.

 

1 Commentaire

    • Marc Lecocq sur 3 mai 2022 à 22 h 32 min
    • Répondre

    Belle réalisation ! Espérons que l’Aviatik C.I en construction à partir de l’original partiellement restauré par le Brussels Air Museum sera bientôt en vol et que l’original restauré par Mémorial Flight sera de retour au musée très prochainement. Un article à ce sujet serait le bienvenu dans l’Echarpe Blanche.

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