Vendredi 2 mai 2014, une plaque commémorative a été dévoilée à York (Royaume-Uni) en l’honneur de l’aviateur français Yves Mahé. Célèbre pilote des forces aériennes françaises libres (FAFL), il a aidé à sauver la ville anglaise lors du bombardement de «Baedeker Raids».
L’Ambassadeur de France en Grande-Bretagne, Bernard Emié et le colonel Nicolas Chambaz, attaché de l’air à Londres étaient présents pour cette cérémonie. Des élèves d’une école de la ville étaient invités afin de souligner l’action héroïque de cet aviateur.
“Hurricane!”
Le 29 avril 1942, Yves Mahé, âgé de 23 ans et pilote des FAFL au sein de l’escadrille de chasse 253 de la Royal Air Force, affronte les bombardiers allemands dans son avion de chasse, le Hawker Hurricane avec huit mitrailleuses en action. Lorsqu’il arrive sur la ville de York en feu, il s’attaque immédiatement à un bombardier ennemi, qui s’écrase en flamme. Alors qu’il s’apprête à prendre d’assaut un autre aéronef, les Allemands prennent la décision de fuir.On apprit plus tard que l’arrivée d’Yves sur place fut d’un précieux secours. En effet, une partie de l’usine principale de Rowntrees (Royaume-Uni), était remplie d’explosifs extrêmement puissants. Si les Allemands avaient effectué l’attaque initialement planifiée sur l’usine, la destruction de York aurait été totale. Plus tard le général de Gaulle décora l’aviateur de la Croix de Guerre.
Yves a rejoint l’armée de l’air française en 1939. Après l’annonce de l’Armistice en juin 1940, il a dérobé un avion, et malgré la menace d’une exécution, il rejoignit, avec d’autres aviateurs français, Gibraltar, puis la Royal Air Force pendant les jours sombres de la Bataille d’Angleterre. Après cette victoire, il continua à voler avec les escadrilles françaises se battant avec l’armée de l’air soviétique. Son appareil fut abattu en août 1944. Capturé par les Allemands et condamné à mort, il vécu caché dans un camps de prisonnier. Un an plus tard, il s’en échappe et rejoint la France. Il continua a servir dans l’armée de l’air française jusqu’au 29 mars 1962, date à laquelle il fut tué dans son avion, le Gloster Meteor NF11. Il avait alors 42 ans.
Droits : © Armée de l’air
4 Commentaires
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Yves Mahé, Compagnon de la Libération, guerrier extraordinaire !
C’est de nuit qu’il a abattu un He 111 et un Ju 88 sur York le 29 Avril 1942 avec son Hurricane.
Il était donc un tireur hors du commun.
Spécialiste des évasions et de la vie clandestine – pendant 9 mois – dans un camp Allemand !
C’est bon de le voir honoré ainsi par nos Alliés.
On en parle aussi ici…
http://halifax346et347.canalblog.com/archives/2014/05/01/29779761.html#utm_medium=email&utm_source=msg_suggest&utm_campaign=halifax346et347&utm_content=Vendredi%202%20mai%20%C3%A0%2015%20heures%20Plaque%20Yves%20MAHE%20253%20Squadron
Quelques précisions sur Yves Mahé par rapport à l’article ci-dessus.
Pour son intervention décisive dans la nuit du 29 au 30 avril 1942 au-dessus de York, Yves Mahé ne se vit crédité que d’une seule victoire homologuée.
Au sein du “Normandie-Niemen”, c’est le 7 mai 1943 (et non en août 1944) que son appareil fut abattu. Fait prisonnier, il fut conduit au camp de Smolensk d’où il s’échappa trois semaines plus tard. Il fut repris le 10 juin et emprisonné au camp de Lodz en Pologne d’où il tenta de s’évader à quatre reprises mais en vain. Évacué avec l’ensemble du camp en juillet 1944, il fut transféré au camp de Mühlberg sur Elbe. Le 15 août 1944, après l’annonce de sa condamnation à mort, il s’échappa de sa cellule mais sans pouvoir franchir l’enceinte du camp. Il réussit alors l’exploit de vivre clandestinement à l’intérieur du camp grâce à son ingéniosité et la complicité de quelques-uns des 20.000 prisonniers. A plusieurs reprises il parvient à s’évader; repris à chaque fois, il n’est cependant jamais identifié par ses geôliers auxquels il fournit systématiquement de faux renseignements… Ayant vécu clandestinement pendant 9 mois, il doit attendre le 25 avril 1945, date de la libération du camp par les Soviétiques, pour pouvoir recouvrer son identité. Yves Mahé ne rentra en France qu’en août 1945, après avoir assuré, sur la demande des Soviétiques, le rôle d’officier de liaison pour le retour de tous les prisonniers français des centres de rapatriement de Torgau et d’Eseinach.
Yves Donjon
Documentaliste du Mémorial Normandie-Niemen
Auteur du livre “Ceux de Normandie-Niemen”
Les Nantais ne l’oublient pas : un panneau lui est consacré au “Grenier de l’Aviation”.
Des quatre frères Mahé, trois sont décédés en service aérien commandé. Le quatrième a été déporté pour faits de Résistance. La mère cachait des aviateurs alliés.
Respect !