Nord NC.856 Norvigie (F-AZHA)

Historique du NC 856 : Le NC.856 était le descendant du NC.853, un avion de tourisme étudié et construit par la SNCAC (Société Nationale de Construction Aéronautique du Centre) basée à Bourges. Il fit son premier vol le 12 mars 1949.

Après la disparition de la SNCAC, une partie des fabrications fut reprise par la SNCAN (Société Nationale de Construction Aéronautique du Nord). Le premier prototype du NC.856 était équipé d’un moteur Walter-Minor développant 105 cv à 2500 t/mn, avec une hélice Merville en bois.

Le NC.854 n°10 (F-AZPL), basé à Cerny.

Par la suite, des demandes furent faites par l’ALAT concernant un avion de liaison et d’observation pour remplacer les Piper à bout de souffle. Il sembla que le NC.856 pouvait convenir et une nouvelle version fut lancé par SNCAN: le NC.856A baptisé « Norvigie », version destinée à l’observation d’artillerie sur lequel le moteur Walter avait été remplacé par un moteur fabriqué par la société française SNECMA. La SNECMA avait repris la fabrication de divers moteur légers ou plus lourds construits de plusieurs petits constructeurs. Un Régnier 4LO4 de 147 cv, ou la variante 4LO8 de 160 cv, furent retenus pour le NC.856A.

Le NC.856 Norvigie F-AZHA au Plessis-Belleville.

L’appareil était d’une construction classique, mais son aspect l’était moins: bidérive, aile haute à flèche inversée… L’appareil bénéficiait d’un champ de vision important sur presque 360°, caractéristique qui laissa de bons souvenirs aux observateurs qui l’ont utilisé.

Une commande de 1950 autorisa l’achat de 112 avions de ce type, qui furent livrés entre février 1953 et juillet 1954 et répartis dans les diverses unités de l’ALOA (Aviation Légère d’Observation d’Artillerie, qui devint l’Aviation Légère Armée de Terre en 1954) en France et en Allemagne.

Historique du F-AZHA

Construit en 1953 à Albert avec le numéro de série 25, il sert avec l’ALAT pendant la guerre d’Algérie avec pour marquage les lettres MCA. Retiré du service actif, il fut utilisé comme appareil d’entraînement pour les jeunes pilotes.

On ne sait que très peu de choses sur cet appareil: il a été la propriété de quatre collectionneurs privés pendant plusieurs années avant d’être racheté en 2006 par cinq co-propriétaires membres du French Wing. Immatriculé F-AZHA, il est basé au Plessis-Belleville et porte les couleurs qu’il arborait lorsqu’il était en service dans l’ALAT, plus précisément en Algérie.

Monsieur Delfino nous en dit plus sur cet avion :

Les principaux travaux que nous avons réalisés depuis l’achat de l’avion sont :

  • la modification de la suspension sur la roulette de queue ;
  • le changement des batteries pour un ampérage supérieur ;
  • les amortisseurs ont étés révisés et modifiés ;
  • le remplacement des deux circuits intérieurs des câbles d’ailerons.

Le moteur est un SNECMA-Régnier 4LO8 de 160 cv avec une consommation d’environ 40 à 45 litres à par heure.

Toutes les tuyauteries ont été remplacées par des tuyauteries neuves en téflon, la rampe d’allumage a été refaite entièrement, ainsi que les bobines des magnétos. L’hélice a été remplacée. Côté décoration, nous avons rajouté les marquages ALAT. Au total, plus de 3000 heures de travail ont été nécessaires.

Les particularités de l’avion sont les suivantes:

  • démarrage par moteur électrique entraînant un volant d’inertie avec un embrayage pour lancer l’hélice, et une manivelle de secours si les batteries sont faibles (dur, dur de la tourner !) ;
  • une hélice légère à pas variable commandée par une manivelle au tableau de bord via un téléflex. Utilisée généralement en petit pas et grand pas. Quasiment inutile entre les deux, elle n’a pas de régulation ;
  • volets sur toute l’envergure grâce à des ailerons qui s’ouvrent en deux et continuent leur fonction aileron en plus de celle de flaps ;
  • les freins à tambours sont commandés par câbles ;
  • couplés aux volets, deux aérofreins sortent au-dessus de l’aile quand les volets descendent ;
  • les volets ont cinq positions mais les deux dernières, 4 et 5, sont dangereuses. A cinq, c’est comparable à une autorotation sur un hélico: ça descend très vite, très très vite, et si on rate son flare, on casse l’avion.

En fait, cet avion est une machine à fabriquer de la traînée ! Les ailes sont facilement démontables, et ce sans toucher aux câbles des commandes d’ailerons grâce à des attaches rapides qui relient deux circuits de câbles réglés indépendamment l’un de l’autre. Pour déposer une aile: quatre attaches rapides de fixation de l’aile et des mâts, une pour les câbles d’aileron, et une bielle de commande de volets à déconnecter suffisent. Cela permet de monter le fuselage sur un camion ou un wagon de train avec les deux ailes posées longitudinalement à côté, et hop ! En voiture ! Comme ça se faisait avec les Me 109. Mais le NC 856 est beaucoup plus facile à poser !

Photos copyright Olivier B. et Bernard Delfino.

Informations

  • Immatriculation: F-AZHA
  • Année de construction: 1953
  • Type d'appareil: Nord NC.856 Norvigie
  • Etat: En état de vol
  • Fiche mise à jour le:

1 Commentaire

    • HALLARD sur 11 août 2019 à 17 h 02 min
    • Répondre

    Bonjour
    Nous sommes propriétaires d’un NC 854, et souhaitons faire réviser les amortisseurs, j’ai vu dans votre reportage sur la restauration de votre NC 856 que vous aviez fait faire cette opération, pourriez vous me communiquer les coordonnées de l’atelier qui s’est chargé de l’opération ?
    Avec mes remerciements
    F.Hallard

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